The Expendables
Synopsis: Ce ne sont ni des mercenaires, ni des agents secrets. Ils choisissent eux-mêmes leurs missions et n'obéissent à aucun gouvernement. Ils ne le font ni pour l'argent, ni pour la gloire, mais parce qu'ils aident les cas désespérés. Depuis dix ans, Izzy Hands, de la CIA, est sur les traces du chef de ces hommes, Barney Ross. Parce qu'ils ne sont aux ordres de personne, il devient urgent de les empêcher d'agir. Éliminer un général sud-américain n'est pas le genre de job que Barney Ross accepte, mais lorsqu'il découvre les atrocités commises sur des enfants, il ne peut refuser. Avec son équipe d'experts, Ross débarque sur l'île paradisiaque où sévit le tyran. Lorsque l'embuscade se referme sur eux, il comprend que dans son équipe, il y a un traître. Après avoir échappé de justesse à la mort, ils reviennent aux Etats-Unis, où chaque membre de l'équipe est attendu. Il faudra que chacun atteigne les sommets de son art pour en sortir et démasquer celui qui a trahi...
Critique : Le succès du film était déjà assuré dès l'annonce de sa mise en chantier. Il n'y a qu'à voir le casting démentiel pour se rendre compte que The Expendables est un véritable fantasme sur grand écran pour les amateurs d'action. Toutefois, c'est bien beau de réunir les stars les plus badass d'Hollywood, mais encore faut-il que le film soit à la hauteur de leur charisme. On attendait un film d'action explosif, sans prise de tête, à la gloire de ces gueules si chères à nos coeurs. Et c'est à peu près ce que Stallone nous offre ici. Je préfère ne pas m'attarder sur le scénario : comme on peu s'en douter, il n'a rien de bien révolutionnaire, proposant un affrontement très manichéen entre des mercenaires endurcis près à se sacrifier pour une cause qui leur offrirait un semblant de rédemption, et d'un autre côté, un vilain ex-agent de la CIA utilisant l'armée locale pour exploiter de pauvres paysans et se remplir les poches avec la drogue. Mais quand on voit l'histoire du génial John Rambo, on sait que Stallone est capable de faire de sacrés bons films sans un scénario à la Inception.
Aussi prévisible soit-il, The Expendables se révèle néanmoins généreux et varié en action, avec poursuites en voitures, fusillades, combats à mains nues, attaque aérienne... Si ces scènes ne sont pas forcément les plus spectaculaires que l'on a pu voir ces dernières années, la rage et la violence dont elles font preuve emportent l'adhésion, d'autant plus que Stallone ne lésine pas sur la violence une nouvelle fois. Un poil moins gore que son dernier Rambo, son film reste quand même incroyablement jouissif lors de ses affrontements, avec du sang coulant à flots, des balles de gros calibres décapitant des ennemis, ou des mutilations d'une rare brutalité pour un blockbuster estival (il n'y a qu'à voir l'incroyable mort du bras droit de Roberts). D'un autre côté, cette action non-stop nuit largement à la psychologie des personnages, que l'on tente d'élargir lors d'un dialogue avec Mickey Rourke, aveu poignant noyé dans une flopée de répliques et déconnades qui lui font perdre de sa crédibilité. Heureusement, la plupart de ces blagues sont hilarantes.
Ce qui manque également au film, c'est les interactions entre les personnages. La scène entre Willis, Schwarzenneger et Stallone en est la preuve, voir ces stars de films d'action dans la même scène s'insulter, plaisanter ou aligner les dialogues cultes est un pur plaisir pour le spectateur. Au final, si l'amitié virile entre Stallone et Statham est assez sympathique, les autres personnages sont bien trop en retrait pour y avoir le droit. Ainsi, le pourtant excellent Terry Crews (Ultimate Game) ne fera que tirer avec son gros fusil pendant quelques minutes, alors que Jet Li et Randy Couture n'ont que quelques lignes de dialogue sur près de deux heures de métrage. Quelques minutes en plus n'auraient pas fait de mal au film, espérons qu'un director's cut sera prévu pour la sortie en magasins. Pour continuer avec les acteurs, Stallone est, comme à son habitude, impeccable en chef mercenaire en quête d'une cause juste pour laquelle donner sa vie, tandis que Statham incarne avec brio un tueur au grand coeur adepte du lancer de couteau. Les bonnes surprises sont à chercher dans les bad guys, avec un Eric Roberts (Dead Or Alive, L'Expert) en grande forme dans le rôle d'un salaud cupide, secondé par l'ex-catcheur Steve Austin (The Condemned) et Dolph Lundgren (Universal Soldier), glaçants en hommes de main brutaux.
The Expendables n'est pas le film d'action ultime attendu. Mais à placer trop d'espoir dans un film, on finit toujours par être déçu, rien de nouveau là-dedans. Toujours est-il que le film se regarde avec un plaisir non dissimulé, enchaînant avec rythme les scènes d'actions efficaces et les répliques en passe de devenir culte ("Tu as l'air nerveux", voir la scène en question pour comprendre). Stallonne met en scène son bébé avec brio, rendant ses combats, aux montages pourtant très rapides, lisibles et jouissifs (le climax est aussi monstrueux et excellent que celui de John Rambo, c'est dire). Plutôt que de payer pour aller voir les derniers tourments adolescents de Bella dans le dernier Twoilette, offrez vous une petite virée en compagnie de vrais badass et profitez de cet excellent film d'action !
