X-Men : Le Commencement
Critique : Après une trilogie assez réussie, un retour aux sources dans l'univers des mutants était plutôt séduisant. Surtout lorsque le nom du réalisateur fut annoncé : Matthew Vaughn, auteur de la pépite Layer Cake mais surtout connu pour son très (trop ?) estimé Kick-Ass. Ajoutez à cela un casting solide et une trame de fond intéressante (la crise de Cuba) pour faire un buzz sans précédent. L'attente a été longue, mais le film est enfin là. Verdict ? C'est tout simplement le meilleur de la saga ! X-Men, Le Commencement est un film de super-héros spectaculaire et prenant, qui surpasse sans problème le second volet de Bryan Singer, qui était sans aucun doute le meilleur de la trilogie. Par où commencer, le film proposant tant de qualités ? Il faut d'abord préciser que l'on obtient ici de nombreuses réponses aux questions soulevées dans les volets suivants. Pourquoi Xavier est-il dans un fauteuil roulant ? Comment Eric est-il devenu Magneto, mutant surpuissant et plein de haine pour les humains ? Dans quelles circonstances les deux amis se sont-ils entre-déchirés ?
On en apprend beaucoup sur le passé des personnages, notamment sur Mystique et sa relation quasi fraternelle avec Xavier (jamais soulevée dans le reste de la saga pourtant) ainsi que sa foi sans bornes envers Magneto. C'est aussi l'occasion de découvrir comment le Fauve a-t-il grandi avec sa différence physique, le film n'apportant pas forcément les évènements que l'on attendait. On y trouve également la quête vengeresse dans laquelle Eric s'est lancé afin de retrouver les responsables de la mort de ses parents. Cela mène d'ailleurs à un règlement de compte d'une brutalité surprenante pour une telle saga "grand public". Car si les X-Men ont toujours été riches en affrontements et autres mises à mort, la noirceur et la violence atteignent ici des proportions inattendus. Les méthodes de Magneto sont plus que jamais expéditives (barbelés, casques broyés), tandis que les pertes humaines se chiffrent en centaines, Sebastian Shaw se révélant être le bad guy le plus destructeur et sanguinaire de la saga. On pensera également à la méthode particulièrement sadique dont son bras droit Azazel se débarrasse des gardes.
Shaw est ici incarné par un Kevin Bacon sur le retour, qui nous offre une prestation inoubliable. Ne citer que lui serait bien malvenu, puisque la quasi totalité du casting est excellente ! James McAvoy (Wanted), tout en retenue, joue un Professeur Xavier charmeur mais sage, en opposition à la rage guerrière de Magneto, sous les traits d'un Michael Fassbender toujours aussi talentueux (on l'a vu notamment dans 300 et Eden Lake). Jennifer Lawrence donne à Mystique une profondeur bienvenue et tout juste effleurée dans les deux premiers X-Men de Singer, contrairement à Rose Byrne (28 Semaines Plus Tard, Troie) dont le personnage est trop en retrait (ce qui n'est pas dramatique, Moira n'étant pas une mutante). On retiendra également le charme vénéneux de January Jones (Trois Enterrements, American Pie 3) qui interprète une Emma Frost à se damner. N'oublions pas une petite apparition hilarante de... non je vous laisse la surprise !
Côté action, si le film est loin d'égaler le rythme effréné d'un actionner comme Shoot'Em Up, il se montre néanmoins généreux en scènes spectaculaires avec quelques affrontements qui font sans peine oublier ceux des volets précédents (même si l'ouverture de X-Men 2 reste un morceau de bravoure inimitable) dont un climax en pleine crise des missiles. Ne perdant jamais ses personnages en route tout en proposant un scénario efficace (sans être transcendant certes), cette préquelle offre des qualités indéniables qui exigent un visionnage d'urgence. Peut-être pourra-t-on tout au plus reprocher au film de ne pas vraiment aller plus loin dans cette éternelle thématique sur les différences et l'exclusion que l'univers des mutants soulève continuellement. Mais qui pourrait se targuer d'en avoir la clef ? Mieux vaut profiter du spectacle qui nous est offert, surtout quand il est d'une telle qualité.