See No Evil
Une plaque en acier dans le crâne et des ongles tranchants comme des lames de rasoir qu'il plante dans les yeux de ses victimes : Jacob Goodnight, psychopathe solitaire, se terre dans un hôtel abandonné et pourrissant. Il est seul avec ses cauchemars jusqu'à l'arrivée de huit jeunes délinquants, chargés, en échange d'une remise de peine, de restaurer l'endroit. Ils sont accompagnés par l'officier de police qui, quatre ans plus tôt, a tiré une balle dans la tête de Jacob. pour ce dernier, l'heure est également venue de faire le ménage...
La perspective de voir Kane dans un slasher bien bourrin m'enthousiasmait. Car il semblait qu'après The Condemned ou The Marine, la WWE restait décidée à produire de purs films d'action sans profondeur. Pourtant ce See No Evil est un film d'horreur, un vrai. C'est cet aspect brutal du métrage qui m'a plu. Le décor, un hôtel abandonné, est propice à d'angoissantes poursuites et à des meurtres bien craspects. Justement, c'est ce que propose le film de Gregory Dark ! Au programme : des yeux arrachés, des cervelles éclatées, des corps transpercés de part en part... Le plus traumatisant restant sans doute la scène où Jacob fait avaler son téléphone portable à une jeune fille, gros plan sur la gorge déformée à l'appui.
Kane (ex-champion de la WWE) interprète ici Jacob Goodnight, un tueur immense à la force brute, traumatisé dans son enfance par une mère fanatique. Son obsession pour le péché le pousse à arracher puis conserver les yeux de ses victimes, qui sont selon lui « le reflet de l'âme ». Très charismatique, il rejoint The Rock au panthéon des meilleurs catcheurs/acteurs. Malheureusement, il ne peut pas compter sur le reste du casting. Car non seulement les jeunes délinquants sont tous plus têtes à claques les uns que les autres, mais ils incarnent surtout de vrais clichés : le costaud grande gueule, la blonde allumeuse, le noir de service, la gothique...
Ils peinent donc à émouvoir, et on se fiche totalement qu'ils meurent ou non. C'est bien dommage, surtout après des slashers comme Wolf Creek, où l'attachement aux personnages rendait leur mort éprouvante. Autre faiblesse, le scénario sans grande surprise, si ce n'est un petit twist final qui reste toutefois assez prévisible. Malgré cela, le film se doit d'être vu par les amateurs de gore, car quelques meurtres sortent du lot (ah, cette splendide mise à mort finale) et l'ambiance est aussi malsaine que la mise en scène est efficace. Un bon slasher.
