Piranha 3D
Synopsis: Alors que la ville de Lake Victoria s'apprête à recevoir des milliers d'étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre, sous le lac, une faille d'où des milliers de piranhas s'échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac tandis que Julie, la shérif, découvre un premier corps dévoré... La journée va être d'autant plus longue pour elle que Jake, son fils, a délaissé la garde de ses jeunes frères et soeurs pour servir de guide à bord du bateau des sexy Wild Wild Girls !
Critique : Alexandre Aja est en quelque sorte un héros national pour nous cinéphiles. Après deux petites péloches de genre réalisées dans notre beau pays, le jeune homme s'est exilé à Hollywood vers de plus gros films, et surtout de plus gros budgets, petit plus indéniable. Il nous alors servi un remake apocalyptique de La Colline a des Yeux, transcendant le film original avec brio, avant de continuer sur sa lancée avec le sympathique Mirrors. Il ajoute maintenant un autre remake à sa filmographie, puisque ce Piranha 3D est inspiré du film de Joe Dante sorti en 1978. Encore une fois, je suis allé voir ce film sans avoir visionné l'original, donc la comparaison est impossible. J'ai pris le métrage d'Aja comme il était, c'est à dire un bon gros pop corn movie ultra généreux. S'il aurait été plus approprié de sortir le film en plein été, cela n'enlève en rien le plaisir que l'on ressent pendant le visionnage. Le réalisateur ne s'en ai jamais caché, il voulait faire un remake plus décontracté, avec son lot de scènes gores et de bikinis. Promesse tenue donc.
Il ne faut pas aller voir Piranha 3D si vous espérez un scénario efficace, sérieux et politiquement correct. L'histoire tient sur un timbre-poste, les dialogues se veulent surtout funs et concis, et les survivants ne surprendront que les néophytes du genre. Les autres spectateurs prendront un pied monumental (comme moi) devant ce festival hallucinant de tripailles et démembrements aussi varié que fendard. La scène du fameux massacre en plein Spring Break en est le parfait exemple. On voit les victimes à moitié dévorées s'extraire péniblement de l'eau après la violente attaque des piranhas, puis, devant tant de douleur et de souffrance, on arrête de rire quelques instants pour les prendre en pitié. C'est alors que le réalisateur nous assène un gag gore de très mauvais goût qui risque de faire date dans le genre (à vous de le découvrir, mais moi j'en ris encore). Car concernant la violence, on peut dire que l'on est servi. Aja a toujours su proposer des films très sanglants (voir la mort insupportable de Amy Smart dans Mirrors), et il ne change pas son fusil d'épaule avec ce dernier méfait. Les poissons dévorent leurs pauvres victimes dans des tourbillons de sang du plus bel effet, jusqu'à leur couper les membres ou même pénétrer dans le corps (une autre scène gore réussie qui justifie amplement l'usage de la 3D).
Sans oublier cette traumatisante séquence où un jeune fêtard tente d'échapper aux poissons avec son bateau en fonçant à travers une véritable mer de victimes (attention spoiler, le coup de l'hélice qui dépèce le visage de cette pauvre jeune fille est assez horrible, il faut l'avouer). Heureusement, toute cette violence se voit contrebalancée par un humour (noir de préférence) omniprésent, grâce notamment à un casting formidable. Côté répliques poilantes, on retrouve un Jerry O'Connel (Scream 2, Kangourou Jack) en roue libre dans le rôle d'un réalisateur pornographique surexcité. On reconnaît également Eli Roth dans un petit caméo sympathique, ainsi que Richard Dreyfuss, qui avait survécu à un autre prédateur aquatique dans Les Dents de la Mer. La revenante Elizabeth Shue (Link, Hollow Man) et le trop rare Adam Scott (Torque) s'en sortent avec les honneurs dans des rôles assez légers, tandis que Ving Rhames (L'Armée des Morts, Mission : Impossible) et Christopher Lloyd (le savant fou des Retour vers le Futur) font des apparitions plutôt chouettes. Petit clin d'il aussi à la magnifique Kelly Brook (Survival Island, Ripper) en actrice porno rayonnante. Un très bon divertissement !