Inglourious Basterds

Publié le par Deathstars62

Universal Pictures International France

Synopsis
: Durant les premières années de l'occupation allemande en France, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent) assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du Colonel nazi Hans Landa (Christoph Waltz). Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit vers Paris où elle va se construire une nouvelle identité comme propriétaire d'une salle de cinéma.
Ailleurs en Europe, le Lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) forme un groupe de soldats juifs américains ayant pour but de mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. « Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark (Diane Kruger) pour tenter d'éliminer les leaders du Troisième Reich. Tous ces destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle…

Eli Roth et Brad Pitt. Universal Pictures International France

Critique : Certains m'accuseront peut-être de ne pas avoir apprécié le métrage à sa juste valeur, ou de ne pas avoir compris la sensibilité de son réalisateur. Peut importe, je n'ai jamais prétendu être un critique professionnel, et j'ai toujours chroniqué mes films comme je les ressentais, du drame poignant au blockbuster estival. Car à la vue de la dernière bombe Tarantino, j'ai eu beaucoup de mal à choisir. J'ai d'abord crié au scandale en fin de projection, maudissant le réalisateur de ne pas avoir plus pensé au public en préférant assouvir ses fantasmes redondants : dialogues à rallonge, fétichisme des pieds, scènes d'action anémiques... Puis j'ai finalement réalisé que je venais d'assister à un film honnête, dont chaque plan était travaillé à l'extrême et chaque acteur choisi minutieusement. Car Inglourious Basterds, c'est surtout un hommage réussi aux westerns, sur fond de Seconde Guerre Mondiale. Une idée couillue, que seul le réalisateur de Reservoir Dogs était à même de mettre en boîte.

Christoph Waltz. Universal Pictures International France

Comme je l'ai dis précédemment, Tarantino nous fait du Tarantino. Ce qui entraîne inévitablement une suite de dialogues tous plus longs les uns que les autres. Alors oui, le film est long, et oui, si ce n'était pas un film du grand Quentin, il aurait pu souffrir qu'on lui ôte une bonne demi-heure. Mais ce n'est pas ce qui m'a le plus déçu ici : non, ce qui m'a vraiment mis hors de moi, c'est le traitement des fameux Bâtards. Le métrage s'intéresse en effet beaucoup trop à Shosanna, une jeune juive dont la famille a été décimée par les nazis, laissant trop peu de temps à l'écran pour ses héros en titre. Ce qui est presque sacrilège, car les Bâtards sont des monstres de charisme, aux répliques ultra-funs et incisives. Il n'y a qu'à voir la première apparition de l'Ours Juif (hommage direct aux Base-ball Furies de The Warriors) pour comprendre la dimension quasi mythologique que Tarantino donne à ses personnages. Les Bâtards, la véritable attraction du film ? Pour certains peut-être, mais il est évident que le réalisateur s'est tout autant intéressé à son héroïne pour une raison. C'est dans le sanglant final que la réponse nous est apporté. Une vengeance dans les flammes tellement violente et destructrice que Tarantino se permet, l'air de rien, de nous offrir sa propre vision du conflit, puisqu'il va jusqu'à changer l'issue de la Guerre !

Samm Levine, Til Schweiger et Eli Roth. Universal Pictures International France

Mais il reste réaliste, et décide de finir sur une note humoristique qui en devient presque touchante. Car on rit beaucoup dans Inglourious Basterds, la plume de Tarantino faisant toujours des merveilles. Les dialogues, à défaut d'être concis, sont savoureux, et les acteurs sont tous excellents. Brad Pitt nous surprend en lieutenant Américain au langage ordurier, alors que Christoph Waltz passe de l'amabilité excessive à la rage meurtrière avec brio (la palme était méritée). Eli Roth passe une nouvelle fois devant la caméra avec plus d'ardeur que jamais, Til Schweiger (Far Cry, Le Roi Arthur) est parfait en exterminateur de nazi antipathique, et Michael Fassbender (Eden Lake, 300) confirme tout le bien que l'on pensait de lui malgré une apparition trop courte. Pour finir, Mélanie Laurent et Diane Kruger sont impeccables, mais ce n'est pas très surprenant, Tarantino ayant toujours su choisir ses rôles féminins. Inglourious Basterds est donc un excellent film, qui aurait pu être un putain de chef d'oeuvre en accordant plus de présence à ses héros, mais qui se hisse sans problème au niveau des meilleurs films de Tarantino.

Mélanie Laurent. Universal Pictures International France



Publié dans Drame

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F
J'ai trouvé que Mélanie Laurent était une erreur de casting justement. Pas assez crédible à mon goût
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C
très bon avis Pierre ;)
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